UNE MISE AU POINT POUR VOTRE VéLO à PETIT PRIX

S’il y a un atelier communautaire de mécanique de vélo près de chez vous, vous avez de la chance. Cela vous coûtera pas mal moins cher pour entretenir votre bécane.

Vous pouvez faire la mise au point de votre bicyclette gratuitement ou pour presque rien plutôt que de débourser de 70 à 200 dollars dans une boutique spécialisée pour un entretien de base ou une mise au point complète. Comment économiser autant ? En visitant l’un des nombreux ateliers communautaires de mécanique de vélo dispersés au Québec. La seule condition : accepter de vous salir les mains.

Au rez-de-chaussée du pavillon Sherbrooke de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), majestueux avec ses imposantes colonnes, se trouve un petit local à l’allure bien différente : un plancher en caoutchouc, des comptoirs salis par la graisse et des roues accrochées au plafond. C’est le repaire de BQAM-E, un atelier de vélo communautaire qui permet à tout cycliste passant par là de régler sa monture, et ce, à longueur d’année. Pas besoin d’être étudiant ou employé de l’UQAM pour en profiter.

Ici, vous ne confiez pas votre vélo à un pro pour repartir une heure plus tard. C’est à vous de manipuler les nombreux outils mis à votre disposition et de faire la réparation ou les réglages nécessaires, en suivant les conseils d’un mécano bénévole. Le tout gratuitement. Si vous n’avez jamais mis au point votre vélo vous-même, pas de souci, les bénévoles sont justement là pour vous montrer comment faire. « Il y a des gens qui viennent surtout parce qu’ils aiment l’esprit de communauté. Et d’autres qui viennent parce que ça leur permet d’entretenir leur vélo à bas coût », explique l’un des coordonnateurs de BQAM-E, Gabriel Martin Labrosse.

Des ateliers comme celui-ci, il en existe près d’une trentaine dans la province, à Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières ou encore Saguenay. Chacun a ses particularités, mais le concept est généralement le même : des outils offerts, des bénévoles aguerris et des cyclistes qui veulent apprendre. « Le principal avantage pour les usagers, c’est l’autonomisation. Les ateliers de vélo communautaires sont un des rares endroits où on peut développer ses compétences mécaniques à son rythme », affirme Magali Bebronne, directrice des programmes à Vélo Québec.

« On voit beaucoup de gens qui cessent d’utiliser leur vélo parce qu’ils ont eu une crevaison et ne savaient pas quoi faire », raconte Claude Ferron, un ancien conseiller municipal de Trois-Rivières qui y a cofondé La Cyclerie en 2022 avec Mariannick Mercure, elle aussi une ex-élue municipale. « Être autonome avec son véhicule, c’est important. »

Pareil, pas pareil

Comme chaque atelier a ses propres façons de faire, il est préférable de vous renseigner auprès de celui qui vous intéresse avant de vous y présenter avec votre bécane. L’accès aux installations de BQAM-E est par exemple gratuit — il faut cependant devenir membre au coût de 20 dollars par année pour pouvoir profiter des formations organisées à l’occasion —, tandis que d’autres ateliers exigent un abonnement annuel (généralement de 10 à 25 dollars) ou fixent un prix à l’utilisation (de 2 à 7 dollars la plupart du temps).

Les heures d’ouverture des ateliers varient également. Certains sont accessibles toute la semaine, d’autres une seule journée et d’autres encore pendant des plages horaires de quelques heures certains jours. Et attention : vous pouvez vous présenter librement à certains ateliers, comme celui de l’UQAM, quitte à attendre qu’un poste de travail se libère, alors qu’ailleurs vous devez d’abord réserver votre place, comme à Trois-Rivières. 

Dans un atelier communautaire, il est possible d’emprunter des outils en tout genre, mais aussi de mettre la main sur des pièces neuves (payantes) ou usagées (gratuites ou très abordables). Là encore, le fonctionnement varie : l’atelier de l’UQAM demande une contribution volontaire en échange des béquilles, des câbles ou encore des écrous ayant déjà servi — vous pouvez même obtenir des chambres à air remises à neuf —, tandis que La Cyclerie offre ses pièces usagées sans frais. « Les ateliers communautaires permettent parfois de trouver la petite pièce qu’il manquait pour remettre son vélo en marche », souligne Magali Bebronne, de Vélo Québec.

L’étendue des réparations ou des réglages que vous pouvez faire dépend des outils mis à disposition (certains ateliers sont mieux équipés que d’autres), de vos connaissances en mécanique et/ou de celles du bénévole qui vous accompagne. Une cassette n’évoque pour vous rien de plus qu’un film ou de la musique des années 1990 ? Pas de panique. « Tout le monde a le potentiel de comprendre les rudiments de la mécanique d’un vélo », estime Claude Ferron. 

Grosses économies

Dans bien des cas, les ateliers communautaires n’ont pas seulement pour but de vous permettre de changer vos freins ou de régler votre selle. Ils visent également à promouvoir la culture du vélo grâce à des formations ou encore par la vente de vélos d’occasion. La Cyclerie en propose à partir de 20 dollars !

Mariannick Mercure souhaite que de nombreux autres ateliers comme le sien poussent petit à petit au Québec, particulièrement dans les régions où il y en a peu ou aucun actuellement, afin que de plus en plus de gens décident de délaisser la voiture pour le vélo. À son avis, ce serait bénéfique pour l’environnement et pour la santé des personnes concernées, bien sûr, mais aussi pour leur portefeuille, vu les frais d’entretien élevé d’un véhicule. « Nos services peuvent permettre d’économiser beaucoup plus que le prix d’une mise au point dans un bike shop. »

Inscrivez-vous aux infolettres de L’actualité !

2024-05-04T00:15:16Z dg43tfdfdgfd