QUELLES MéTHODES POUR COMPOSTER EN APPARTEMENT ?

Pour fabriquer de l’engrais au sein de son appartement, il est possible d’utiliser un lombricomposteur, qui fonctionne avec des vers.

© Sippakorn Yamkasikorn/Pexels

Avoir un compost n’est pas réservé aux personnes disposant d’un jardin, ni même d’un balcon. Des solutions existent pour adopter ce système zéro déchet en appartement.

Depuis le 1er janvier 2024, les collectivités territoriales doivent proposer à leurs habitants des solutions de tri à la source et de valorisation des biodéchets. Des lieux de collecte de compost ont donc été mis en place dans différentes villes, mais il existe aussi des solutions pour composter sans même sortir de son appartement. ID vous en propose deux.

Le lombricomposteur

Pour fabriquer de l’engrais au sein de son appartement, il est possible d’utiliser un lombricomposteur. Ce système fonctionne grâce à des plateaux placés les uns sur les autres, mais surtout grâce à des vers de terre. Et ce sont leurs déjections qui servent d’engrais. 

Ce composteur ne génère aucune odeur, puisque les lombrics mangent très rapidement les déchets. Aucun risque non plus que les vers ne s’échappent puisqu’ils détestent la lumière et préfèrent donc rester cachés dans le composteur. Mais des précautions doivent tout de même être prises pour qu'ils s’acclimatent au mieux à leur lombricompost et que l’engrais produit soit de bonne qualité.

Pour que les vers soient actifs et en bonne santé, il est nécessaire de placer le lombricomposteur dans une pièce avec une température comprise entre 15 et 25° Celsius. En-dehors de ces limites, l’activité des lombrics sera ralentie. Et au-dessus de 30° ou en dessous de 5°, ils risquent même de mourir. Il faut aussi faire attention aux déchets placés dans le compost. Sont à proscrire : la viande, le poisson, les agrumes et les pommes de terre, qui ne seront pas mangés par les lombrics.

Le Bokashi

Le terme "Bokashi" vient du japonais et signifie "matière organique bien fermentée". Ce mot donne son nom à un système de compostage, qui consiste à fermenter les aliments avec un activateur. Ce dernier peut s’acheter tout fait (son de riz ou bactéries EM1), ou bien être fabriqué à la maison. Comme pour le lombricompost, ce système ne génère aucune odeur et s’adapte donc parfaitement en intérieur.

Il n’attire pas non plus les insectes, tels que les mouches et les moucherons et ne nécessite presque aucun entretien. Le Bokashi n’a pas besoin de contrôles de température, ni d’être aéré ou humidifié. Il suffit de placer les déchets de cuisine dans un contenant fermé, tel qu’un sceau avec un couvercle, et de les saupoudrer d’une couche d’activateur de Bokashi. Facile d'utilisation, ce système de compostage est aussi très rapide, puisque le processus de transformation des déchets du Bokashi dure seulement quelques semaines. Cependant, l’engrais produit devra être enterré ou donné à des vers, pour être entièrement composté.

Contrairement au lombricomposteur, il est possible de mettre tous ses déchets de cuisine dans le Bokashi, incluant la viande et les produits laitiers. Seulement, si ces derniers sont plus nombreux que les restes de légumes crus, ils pourraient provoquer des odeurs. C’est là qu’interviennent les bactéries appelées EM1, qui peuvent être utilisées occasionnellement pour régler le problème.

Chaque méthode a donc ses avantages et ses inconvénients : le lombricompost utilise des vers qui fabriquent un engrais prêt à l’emploi, contrairement au Bokashi. Mais les vers ne peuvent transformer tous les biodéchets et ils nécessitent plus d’attention que le Bokashi. Cependant, pour ce dernier, il faudra prévoir un budget pour l’activateur nécessaire à la transformation des biodéchets, ou bien le temps pour le fabriquer vous-même.