TROP DE TEMPS DEVANT L’éCRAN CHEZ LES 0-5 ANS SELON L’OBSERVATOIRE DES TOUT-PETITS

L'Observatoire des tout-petits met en garde les parents contre l’exposition accrue des enfants âgés de moins de cinq ans aux écrans et ses effets négatifs sur leur développement.

La moitié (52 %) des enfants de 5 ans passent une heure ou plus par jour devant un écran, selon des données de l’Institut de la statistique du Québec citées par l'Observatoire.

Face à ce constat, la directrice de l'organisme, Julie Cailliau, s’alarme. Si un enfant passe du temps devant un écran au lieu de vivre [des] expériences stimulantes, c'est du temps qu'il a perdu pour son développement .

Plus un enfant est privé de ces stimulations, plus son attention est monopolisée par un écran, et plus il aurait de chance de débuter son parcours scolaire en étant plus vulnérable.

Un tout petit qui passerait moins de 30 minutes par jour [devant un écran] arriverait à l'école en étant à risque sur le plan de son développement dans une proportion de 23 % , explique Julie Caillau.

Ce risque augmenterait à 38 % pour les enfants dont le temps d’écran est de 2 heures ou plus par jour, ajoute-t-elle.

Ces constats de l’Observatoire sur les tout-petits sont consignés dans le rapport Les écrans et les tout-petits , qui sera présenté à l’Assemblée nationale dans le cadre de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes.

Julie Caillau s'était d'abord confiée dans les pages du Devoir plus tôt cette semaine.

Temps d’écran recommandé selon l’âge

  •  Aucune exposition à la télévision ni à tout autre écran
  •     1 heure ou moins par jour

Source: Société canadienne de pédiatrie, citée par l’Observatoire des tout-petits

Les mêmes mécanismes que le jeu en ligne

Concrètement, l’exposition accrue aux écrans alors que l’enfant est dans une période cruciale de son développement peut poser des risques par rapport à sa réussite éducative , explique Julie Cailliau.

Un enfant qui joue sur un écran, mais qui ne dessine pas, ne découpe pas ou ne saute pas assez va avoir une moins bonne motricité quand il commencera l’école , selon la pédiatre Stacey Bélanger, citée dans le rapport de l’Observatoire.

Les impacts se feraient aussi sentir dans d’autres sphères du développement très actives entre 0 et 5 ans, dont le langage et la gestion des émotions.

L’adoption de saines habitudes de vie se fait aussi avant 5 ans, d’où l'importance d’encadrer l'accès aux écrans, selon elle.

C'est à ce moment-là qu’un enfant va développer des préférences pour des habitudes sédentaires, par exemple devant un écran, ou des habitudes plus actives. Par exemple : aller jouer au parc.

Et le côté le plus insidieux du problème réside dans les stratégies utilisées par certaines entreprises numériques qui, selon le rapport, se rapprocheraient de celles de l’univers des jeux de hasard et d’argent, afin de retenir l'attention des enfants et de prolonger leur temps d’utilisation.

Sensibilisation et encadrement

Dans ce contexte, l’Observatoire des tout-petits plaidera en comité parlementaire pour que le cadre d’utilisation des écrans à l’école soit renforcé, et adapté en fonction de l’âge des enfants.

L’organisme mise aussi sur la sensibilisation des adultes qui travaillent auprès des tout-petits, soit le personnel éducateur, les professionnels du réseau de la santé, etc.

Il plaide également pour une meilleure documentation de l’utilisation des écrans dans les services de garde et les écoles du Québec.

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