COMPLèTEMENT DéBRANCHé - APPLE VISION PRO ET LE META QUEST 3: DU VIRTUEL BIEN RéEL

Réalité augmentée, mixte ou virtuelle ? Du jeu, de l’exercice ou du travail ? À la maison, au bureau ou en voyage ? Les casques Vision Pro d’Apple et Quest 3 de Meta ont des réponses à ces trois questions, mais elles ne sont pas les mêmes…

La position dominante des deux géants technos fait de leur casque respectif une sorte de référence pour l’avenir des environnements immersifs, virtuels, augmentés ou mixtes.

D’ailleurs, distinguons d’entrée de jeu ces trois types d’environnements : la réalité devant nos yeux est « virtuelle » quand elle est entièrement conçue par un ordinateur. Elle est « mixte » quand elle permet une interaction avec du contenu créé par ordinateur qui se superpose à une image de son environnement immédiat. Et elle est « augmentée » quand on voit le monde autour de soi, avec du contenu créé par ordinateur dans son champ de vision.

Les casques en jeu

Meta, la société mère de Facebook, a mis la main sur la société Oculus en 2014 et est devenue le chef de file de la réalité virtuelle quand la paire a ensuite mis en marché la gamme de casques Quest. Deux modèles sont grand public : les Quest 2 et Quest 3. Un troisième casque, le Quest Pro, cible les programmeurs et les créateurs de contenu pour l’environnement numérique immersif des deux autres.

Le Quest 3 est l’appareil le plus intéressant puisqu’il propose un environnement virtuel et mixte, au choix. Il est vendu avec deux contrôleurs et il coûte 650 dollars. Il inclut l’accès à une boutique éponyme qui propose quelque 500 applications et jeux conçus sur mesure pour son interface. La plupart se vendent souvent plus de 30 dollars pièce.

Ça peut sembler cher, mais ce n’est rien à côté du Vision Pro d’Apple, vendu à partir de juillet pour la mirobolante somme de 5000 $. Sa boutique d’application compte 2000 titres exclusifs, la moitié offerte gratuitement. Plus d’un million et demi d’autres applications et jeux pour iPhone et iPad sont compatibles, sans offrir une expérience réellement immersive.

Immersion, immersion

Cette immersion et la façon dont on interagit avec est la première distinction entre le Quest 3 et le Vision Pro. Le premier recourt à deux manettes dont le mouvement est reproduit de façon très fidèle à l’écran du casque. Celui-ci peut aussi reconnaître certains gestes des deux mains faits devant ses caméras, mais ce n’est pas tout à fait aussi précis.

Le Vision Pro s’utilise à mains nues. On pince ou on tape des doigts pour naviguer dans son interface. Des gestes additionnels apparaîtront plus tard cet automne pour accéder plus rapidement à des menus et réglages additionnels. Le casque a aussi des caméras qui pointent vers les yeux, qui lui permettent de reproduire nos mimiques sur le visage d’un avatar qui nous représente dans l’environnement numérique ou dans différentes applications.

L’interface du Vision Pro ressemble à l’écran d’accueil d’un iPhone dépouillé de fond d’écran : on voit des icônes d’applications flotter devant soi, avec comme arrière-plan le fond de la pièce où on se trouve. L’interface du Quest 3 est plus virtuelle : une fenêtre à onglets présente des aperçus d’applications et quelques icônes, avec un arrière-plan virtuel de son choix.

Dans les deux cas, l’immersion est plaisante à l’oeil et pourra durer des heures si vous branchez le casque à une prise d’alimentation. Sinon, attendez-vous à deux heures d’utilisation par charge, ce qui, dans le fond, est probablement une limite d’utilisation quotidienne très saine à respecter…

Du jeu et du sérieux

Le Quest est un casque pour le jeu et l’action. Ses graphismes sont de nature plus ludique et sa vision de son environnement immédiat est bien utilisée dans des applications axées sur l’activité physique.

Le Quest 3 a aussi l’avantage de proposer plus de contenu à 360 degrés. Le Vision Pro préfère les contenus à 180 degrés. Cela dit, l’image est beaucoup plus détaillée à l’écran du Vision Pro, dont les affichages micro-OLED ont deux fois plus de pixels par pouce que les affichages à cristaux liquides du Quest 3.

Le divertissement statique, comme le visionnement de vidéos, est à peu près la même chose pour le Quest et le Vision Pro.

Le casque d’Apple est plus naturel pour travailler ou communiquer, mais on peut aussi y jouer. Le « Pro » dans Vision Pro n’est pas fortuit : on peut reproduire un bureau d’ordinateur virtuel devant ses yeux et y afficher des applications de travail, natives ou empruntées à un Mac : courriel, suite bureautique, application d’appels vidéo, etc. On peut utiliser un clavier et bientôt, sa souris (le Quest 3 aussi, mais c’est moins réussi).

Le Vision Pro a une mécanique plus puissante que le Quest 3. Ce dernier se limite à une application active à la fois, là où le casque d’Apple permet du multitâche. Apple exploite peu les caméras de son casque, pour le moment. On peut cependant afficher de « faux yeux » à l’arrière de l’appareil…

Bref, là où le Quest 3 a trouvé sa niche, le Vision Pro semble encore incertain. Sa mécanique ronflante le rend très prometteur, sans excuser son prix. Et, non, on n’a encore vu personne utiliser un tel casque dans l’avion malgré les encouragements à le faire.

Le jour où ça se produira, on entrera officiellement dans une tout autre réalité…

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